Pour décrire une poterie, vient naturellement le vocabulaire que l’on utilise pour décrire une personne.
Dans ce billet, exceptionnellement, toutes les pièces présentées ne sont pas de ma fabrication. Les autres, qui m’appartiennent, sont des oeuvres de différents potiers. Pour ces dernières, sous chaque photographie, est indiqué le nom du (de la) potier(e).
le pied. Toutes les poteries n’en possèdent pas, ou alors est-il à peine esquissé. Il en existe de multiples sortes. Certains sont dégagés de la masse par le tournassage, d’autres sont ajoutés après ce dernier. J’aime parfois en tourner un à partir d’une petite boule de terre collée au cul d’un bol par exemple. Même si on ne distingue pas le rajout, l’allure est tout à fait différente de celui tournassé dans la masse. L’élégance d’une pièce a souvent à voir avec lui comme dans le bol ci-dessous de Robert Deblander. Peut-être à l’image des jambes d’une femme…



Le ventre (la panse). C’est l’essentiel du contenant. Il définit le volume et le caractère de la pièce.

l’anse, comme un bras, naît généralement sur l’épaule. Comme le pied, elle participe à l’élégance de la pièce. Il en existe une infinité de formes. Elle peut être tirée (comme celles présentées ici), tournée, extrudée (d’une filière), modelée…

l’épaule est sans doute la partie la plus importante dans la réussite de la pièce. Elle doit être tendue, forte. Pendant le tournage, ou le modelage de celle-ci, l’attention du potier est maximale. Qu’elle s’amollisse ou qu’elle s’affale et c’est perdu.

Pour ce futur pichet, j’ai essayé de tendre l’épaule et le col (le cou) au maximum. C’est ce qui donnera de la force à la pièce. Les deux sont séparés par une arrête sur laquelle je pourrai appuyer l’anse.
la lèvre termine la poterie. Elle peut être épaisse, mince. Elle peut s’écarter ou rester dans l’alignement… Souvent elle est soulignée par l’émail qui prend un aspect différent, dû à la cuisson.

Reste l’émail, que l’on peut comparer, suivant les cas, à une peau ou à un vêtement.





Qu’est-ce qu’une poterie? Un volume, un corps… dans lequel le potier dépose son âme. A travers cette pensée japonaise, on dépasse les notions de vocabulaire et de métaphore. Au premier regard, on perçoit la forme et l’aspect extérieur. Mais fabriquer une poterie, c’est aussi une aventure intérieure. Dans toutes les civilisations, les poteries ont tutoyé l’humain et le sacré. A ce sujet, on peut revoir le film: Dans un jardin qu’on dirait éternel.