À propos

Je produis des pièces uniques (ou de très courtes séries) en grès, utilitaires et décoratives, que je cuis au gaz ou au bois à 1300°. Je travaille principalement au tour mais parfois aussi à la plaque. Une des caractéristiques essentielles de mon travail réside dans l’émaillage. Je prépare moi-même tous mes émaux avec des roches broyées et des cendres de végétaux. Je veille à renouveler ma production (en particulier mes émaux) et à susciter l’émotion au quotidien.


Vous serez les bienvenus à Yssingeaux, en Haute-Loire, dans ma petite salle d’exposition et dans mon  atelier. Il est prudent de téléphoner auparavant.

I make unique stoneware pieces (or very short series), both useful and decorative, gas- or wood-fired at 1300°C. Most vessels are wheel-thrown, and some slab-built. One of the essential characteristics of my work lays in the glazing process. I create and make my own glazes, using a variety of crushed rocks and wood-ash. I constantly seek to bring novelty in my creations (especially through glazes) and strive to stir emotions day after day.


You will be most welcome to visit my workshop and showroom located in Yssingeaux, Haute-Loire, in the central region of France. Please kindly give us a call before a visit.

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Les débuts

Il m’en souvient comme si c’était hier. J’étais jeune étudiant en lettres modernes à la faculté de Saint-Étienne. Un jour, je me suis inscrit à un week-end poterie au Foyer Clair Vivre et j’ai su immédiatement que ça allait me plaire. Dans un sous-sol, deux jeunes animatrices nous ont guidés pour monter une ou deux pièces au colombin. Sur le pick up, la clarinette de Jean Christian Michel jouait en boucle. Le dimanche soir, j’ai demandé comment poursuivre ce travail de la terre. On m’a répondu: avec Micheline Eschenbrenner.

La rencontre décisive

Elle animait l’atelier de poterie à la maison de la culture de Firminy. Tous les mardis soir, dans ce grand espace avec marches, des personnes de tous âges, de tous bords, de toutes professions… travaillaient la terre chacun selon son envie, selon ses mains, selon son histoire… sous le regard bienveillant et avec les conseils de madame Eschenbrenner : un garagiste, deux instituteurs, un jeune fils de pasteur, une ouvrière qui reprenait le boulot à 5 heures du matin, deux lesbiennes d’un certain âge qui se chamaillaient sans cesse… C’était la fin des années soixante.

Aujourd’hui, plus de quarante ans après, Micheline Eschenbrenner, Mich pour les intimes, continue de transmettre une certaine façon de travailler la terre. Elle m’a appris, à moi et à beaucoup d’autres, l’essentiel du peu que je sais et pas seulement ce qui concerne la céramique.

Un jour de 1970, le directeur de la maison de la culture a changé. Son successeur, considérant (déjà !) que la poterie n’avait pas sa place dans un tel lieu, a fermé l’atelier. Il y a encore, hélas, de pauvres intellos comme celui-là dans le monde de la culture…

Ratilly, Pierlot et les autres 

Sur les conseils de Mich Eschenbrenner, pendant l’été 1970, je me paie avec mes premiers revenus, un stage à Ratilly. C’est là que je commence à apprendre à tourner avec Olivier Giroud. Norbert Pierlot lui-même remplace la seconde monitrice partie au festival de l’île de Wight (on est un an après Woodstock). Pour le jeune du Chambon-Feugerolles que je suis, tout est découverte : le château médiéval, les mobiles de Calder dans la cour, les peintures et les tapisseries de Bazaine dans les salles (ce sont les deux artistes invités de cet été 1970), les pièces du maître exposées, la grande table conviviale où l’on s’attable pour les repas… bref une autre vie… On a peut-être oublié l’importance culturelle et potière de Ratilly dans les années soixante.

C’est aussi, certains après-midi, l’occasion d’aller voir d’autres potiers à Saint-Amant en Puisaye ou à la Borne. Olivier Giroud nous accompagne chez Julia qui défourne des gobelets de son four à bois. On boit le thé chez Yves Mohy. Chez Robert Deblander, c’est l’éblouissement devant ses longues bouteilles tournées dans une terre magnifiée par la cuisson au bois.

Cuire au bois

Vers la fin du stage, Norbert Pierlot enfourne ses dernières pièces dans le four à bois. (Son plus ancien. Le plus récent est encore vierge. L’a-t-il utilisé ensuite ?). Il m’autorise à y glisser une pièce émaillée de blanc. (On avait l’autorisation de cuire — au gaz — et de conserver une seule pièce tournée pendant les 15 jours de stage). Un petit feu, le soir de l’enfournement, pour sécher les pièces et le four. Le lendemain, dans mon souvenir, je n’ai pas quitté le four. Le bois dans les alandiers, la couleur du feu qui change dans les regards, les montres dont on attend l’inclinaison, les histoires de cuissons de Pierlot, une atmosphère… Je ne sais rien encore de la réduction et de l’oxydation.

Cette cuisson reste gravée dans mon esprit. Je sais désormais qu’un jour, je  cuirai au bois. Les années passent. Huit ans à l’étranger avec pour seul contact avec le tour et la terre, les stages de deux semaines au Labouret, à Saint-Genest Malifaux, chez Mich, pendant l’été. Quinze jours de bonheur.

Deux ans après notre retour, dans les monts du Livradois, dans le village où nous vivons et où nous travaillons, je trouve un lieu pour abriter un petit atelier et construire ce four à bois. Avant de commencer les travaux,  je passe des heures à consulter Le Livre du potier de Bernard Leach et Les Fours de Daniel Rhodes. Mon choix se porte sur un four « chaînette » : assez facile à construire et qui se révèlera , après quelques réglages, plutôt satisfaisant.

Quatre ans plus tard, je serai contraint d’abandonner les lieux (l’atelier et le four). Après un stage de construction de four chez Transfaire, j’installerai mon nouveau four à gaz dans un nouveau local. Il me sert encore aujourd’hui. Mais j’aurai l’occasion et le plaisir de participer à la construction de deux autres fours à bois collectifs chez Mich, à Saint-Genest Malifaux. Le second est toujours actif : c’est Le Four à bois du Labouret. J’aurai l’occasion d’en évoquer les cuissons dans ce blog.

Daniel de Montmollin et l’émail

Je connaissais Taizé depuis mon adolescence. Mais un week-end du printemps 1980, avec Mich, Béatrice et un petit groupe d’amis nous avons la chance d’être accueilli par Frère Daniel dans son atelier. Bien sûr, j’avais lu La Poterie et L’Art des cendres, mais comme beaucoup, je bricolais des recettes à partir de celles de Leach ou de Rhodes, sans vraiment de méthode. Pendant deux jours, le frère nous présente les bases de son travail sur les émaux hautes températures. On découvre en avant-première les graphiques qui seront ensuite publiés dans Pratiques des émaux de grès. Évidemment, je ne comprends pas tout. Il faudra de la pratique, du travail en commun pendant les stages au Labouret, pour que ça devienne plus clair. Nous rencontrerons régulièrement frère Daniel à Taizé ou au Labouret à l’invitation de Mich.

La poterie, mon activité professionnelle

Il y a une dizaine d’année, j’ai eu l’opportunité d’arrêter ma précédente activité professionnelle pour me consacrer uniquement à la poterie. J’anime un atelier poterie à Yssingeaux ainsi que des stages de tournage ou d’initiation aux émaux hautes températures.

Bien évidemment, ma vie ne se résume pas au travail du grès. J’ai fait quelques études : Licences de Lettres modernes (1969), Licence d’Histoire (1991) CAPES d’Histoire et Géographie (1993), formation de guide de pays d’art et d’histoire… J’ai une vie de famille. Ma femme, qui me supporte depuis plus de 45 ans, m’assiste aussi pour enfourner, manipuler les jarres d’émail, installer mon stand, expliquer mon travail, faire les paquets… Mes enfants sont parfois les ambassadeurs de mon travail auprès de nouveaux clients. Je chante dans le choeur du Centre de musique sacrée du Puy en Velay et dans celui des Soirées Baroques (Lot et Garonne). Je vais à la pêche. Abonné à Geoffroy Guichard, j’encourage les Verts de l’ASSE. J’essaie aussi de suivre l’actualité de la France et du monde… Tous ces sujets, j’aurai peut-être l’occasion de les aborder dans ce blog.


Je remercie Adélaïde pour son aide précieuse dans la construction de ce blog. Et je vous recommande le sien, Infinite belly, qui traite de cuisine et de pâtisserie en particulier.

4 réflexions sur “À propos

  1. Bonjour
    Je vous écris car je souhaiterai suivre un stage de recherche d’émaux.
    Je souhaiterai avoir des renseignements et savoir si il vous reste de la place pour les sessions d’avril ou de mai.
    Je travaille dans un atelier et prépare le cap de tournage en candidat libre. J émaille déjà mes pièces ( gres/ porcelaine) avec couvertes et autre émail du commerce , avec plus ou moi d de succès. J’aimerai apprendre et approfondir, faire mes propres émaux.
    Merci de votre réponse !
    Je suis également intéressée par les options de logement.

    Evelyne Giusto

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